Plus le temps passe, plus les technologies évoluent. C’est une réalité qui est aussi visible dans les métiers du graphisme, les logiciels sont de plus en plus performants et il existe toute une flopée d’outils en ligne gratuits ou en freemium pour réaliser telle ou telle tâche ou support.

Alors que je vois les IA, quand je vois Canva ou Adobe Express, je m’interroge sur l’avenir du graphisme dans un monde où tout est devenu accessible.

Avant tout, je pense qu’il faut dissocier les outils et le.a graphiste. Les outils, qu’ils soient en ligne ou en licence payante comme Adobe, ne restent que des outils. Avoir un logiciel de tableur sur mon ordinateur ne fait pas de moi un expert d’Excel, avoir un rouleau à pâtisserie ne fait pas de moi un pâtissier (ou pas professionnel en tout cas). Ce point me fait dire que même avec de bons outils il va falloir des gens pour s’en servir, mais peut-être moins ?

En parallèle, il existe une quantité astronomique de formations, de cours en ligne, d’écoles, de tutoriels vidéos ou écrits… On peut donc avoir accès à des outils plus facilement et avoir des compétences techniques plus facilement.

Je pense que le métier de graphiste « exécutant » est voué à fortement diminuer voire disparaître dans quelques années. Parce que les outils commencent déjà à permettre aux utilisateurs de générer des déclinaisons de formats par exemple.

Alors pour moi les graphistes du futur devront pouvoir proposer d’autres services.

La créativité / l’apport de solution graphique

Comme la technique n’est plus considérée réellement comme un problème (sauf peut-être dans certains cas particuliers), les graphistes vont devoir faire preuve de créativité. Le job va être selon moi de trouver et d’apporter des solutions à des problématiques de communication. Ce qui fera la différence sera la faculté à se projeter à la place de la cible visée et dans un contexte précis. L’utilisation du mobile dans notre quotidien par exemple montre bien que les supports digitaux ne peuvent plus être pensés comme il y a 5 ou 10 ans.

outils graphique Canva

Photo de cottonbro studio

La mise en place d’outils

Un autre point qui peut être intéressant réside dans la mise en place de nouveaux outils à destinations des équipes. Je m’explique : comme les outils actuels (et les futurs seront encore plus performants) permettent de créer des supports pré-faits et de décliner des formats, les graphistes pourront avoir à leur charge de créer une base de supports déclinables à destination des équipes internes ou entreprises.

C’est aussi une question de plus-value. Est-il encore acceptable aujourd’hui pour des entreprises de payer pour changer une date quand finalement des outils en ligne gratuits permettent de le faire directement ? Quelle est l’intérêt pour le graphiste qui va y passer 3 minutes (qu’il facturera 1h en indépendant ou plus en agence) ?
Je doute que cela soit facilement justifiable.

À mon avis les graphistes auront aussi un rôle de conseil (et tant mieux) et de gardien.nes des chartes et codes graphiques des marques. C’est toute la subtilité entre écrire une charte graphique et savoir quand il est nécessaire et pertinent de sortir un peu des règles.

Quitte à ce que tout le monde se mettent aux outils, je me dis, autant les rendre fiables et utilisables de manière professionnelle. Est-ce que c’est grave si les collègues font leurs présentations sur Canva ? Du moment que la charte est accessible, utilisable facilement, je n’y vois pas tant d’inconvénients. Mais c’est en amont de cela que les graphistes interviendront pour justement créer tous les templates nécessaires, les faire vivre, plus dans un esprit de fournir un peu plus de contenu et de l’améliorer continuellement que de faire les 150 présentations mensuelles de l’entreprise. On peut aussi en aval de ça envisager un rôle de validation / correction, et du coup rendre le travail de mise en page plus collaboratif pour tout le monde.

charte graphique ilustration

Photo de Leeloo Thefirst

La création de charte graphique / d’univers graphique

La création de système graphique de communication reste pour moi un point beaucoup plus délicat à gérer par des non-pro du graphisme. Même si certains outils nous vendent doucement la possibilité de créer des logos, un logo tout seul n’est pas une charte graphique, mais surtout un logo et une identité se réflechissent dans la globalité. Il ne suffit pas de trouver un élément dans une banque d’image ou de pictos, une police « sympa » pour faire une bonne charte graphique efficace et pérenne. Il faut aussi la tester, la valider sur différents supports pour la mettre à l’épreuve.

L’intérêt derrière la charte graphique est d’avoir une façon de s’exprimer pertinente, cohérente et reconnaissable dans la forme et dans le temps. J’ai encore du mal à me dire qu’une IA puisse gérer cette partie là de la réflexion.

Et vous, que pensez-vous que ce métier va devenir avec le temps ?

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